Quelles sont les différentes formes de violences conjugales ?
Il existe différentes formes de violences conjugales que l’agresseur utilise et manie afin d’instaurer son contrôle et son emprise sur sa victime.
1) Les violences verbales
L’agresseur va parler fort, sur un ton “mauvais” ou “menaçant”, brusque ou au contraire, il va refuser de parler. Le but étant d’instaurer un climat de crainte pour la victime, de la déstabiliser.
Exemples de violences verbales: les cris, les silences, les insultes, les reproches, couper sans cesse la parole,...
2) Les violences psychologiques
Très proches des violences verbales, les violences psychologiques sont les plus dévastatrices car elles sont sournoises et permanentes. Le but pour l’agresseur étant de rabaisser sa victime et l’image qu’elle a d’elle-même.
A force de s’entendre dire qu’elle est “nulle”, “bonne à rien”, qu’elle ne sait même pas tenir correctement sa maison voire ses enfants, la victime va finir par le croire et va commencer à s’isoler socialement, ce qui est le but de l’agresseur.
En effet, il va ainsi chercher à instaurer son emprise dans le temps. A ces violences psychologiques peuvent se cumuler les violences sur les objets et les biens.
Exemples de violences psychologiques: “tu sers à rien ni à personne”, "tu es moche", le chantage psychologique: “si tu me quittes, je me tue et ce sera de ta faute”, “personne ne pourra t’aimer”, "tu ne sers à rien", déchirer des photos personnelles de la victime ou casser des objets dans la maison pour montrer sa force,...
3) Les violences physiques
Lorsque les violences psychologiques ne suffisent plus, les violences physiques mettent en danger l’intégrité physique ou la santé de la victime.
Souvent elles se cumulent avec les autres formes de violences. Les violences physiques peuvent aussi se répercuter sur les enfants, les animaux du couple,...
Exemples de violences physiques: cela peut aller de la “simple” bousculade ou gifle, à des violences beaucoup plus lourdes voire à des actes de barbarie en passant par des crachats au visage, des coups de pieds ou de poings, des tentatives de strangulations, des menaces ou violences avec arme (armes blanches ou à feu), des brûlures, morsures, voire même des séquestrations.
4) Les violences sexuelles
Pendant longtemps, le viol entre époux étant impossible à caractériser en raison de la notion de “devoir conjugal” instaurée dans le code de 1810.
Il a fallu attendre la loi n° 80-1041 du 23 décembre 1980 pour que le viol soit défini de la manière suivante: « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. ». (article 222-23 du Code pénal modifié par la loi du 21 avril 2021)
Les juges ont reconnu le viol entre époux pour la première fois en 1984 (Cass. Crim, 17 juillet 1984) pour un couple en instance de divorce et enfin seulement en 1990 (Cass Crim,5 septembre 1990) pour un couple marié.
La loi du 4 avril 2006 est venue renforcer cette jurisprudence en introduisant la notion de présomption de consentement à l'acte sexuel dans le code pénal pour les personnes mariées jusqu'à preuve contraire. (article 222-22 alinéa 2 du Code pénal)
Toutefois, le viol et les agressions sexuelles entre époux (au sens large) reste difficile à caractériser et les victimes ont encore beaucoup de mal à en parler car cela touche vraiment à leur intimité.
Exemples de violences sexuelles: toutes relations sans consentement, imposées par la ruse, la force, la menace, le harcèlement sexuel, les pratiques dégradantes, déplaisantes ou à risques (refus d’utiliser un préservatif,...)
5) Les violences économiques et administratives
Elles consistent à un contrôle financier et patrimonial de la victime. L’agresseur pourra alors confisquer les papiers personnels de sa victime ( pièce d’identité, passeport, carte de séjour, carte vitale, carte de crédits,...) afin de réduire davantage encore son autonomie. Il pourra lui interdire de travailler ou de disposer à sa guise de son compte bancaire personnel.
Toutes ces infractions commises dans le cadre conjugal (entre personnes mariées, pacsées, en union libre, ex-partenaires, divorcées, séparées, avec ou sans cohabitation) sont des circonstances aggravantes. Il en va de même lorsque ces violences sont commises en présence d'enfants mineurs.
Si vous subissez l'une ou plusieurs de ces violences, vous pouvez et vous devez en parler.